Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a publié le 6 novembre 2025 un rapport intitulé « Ouragan Melissa : Le RNDDH dénonce l’inadéquation des mesures adoptées par les autorités de l’État ». À travers ce rapport, le RNDDH veut mettre l’État haïtien face à ses responsabilités.
La majorité des personnes victimes se plaignent de n’avoir rien reçu de la part de l’État, a fait savoir le RNDDH, jusqu’à la publication de leur rapport. Par ailleurs, selon le document, une « modique somme » de 250 000 gourdes est envisagée pour être allouée aux familles des victimes, tout en couvrant les frais funéraires des personnes décédées. Cette décision survient suite à une visite d’évaluation des dégâts causés par l’ouragan à Petit-Goâve. La délégation est composée des représentants du Fonds d’Assistance Economique et Sociale (FAES), du Programme d’Identification Nationale (PIN) et de la Direction de la Protection Civile (DPC), a appris l’organisation de défense des droits humains.
Quarante-trois (43) personnes sont décédées dont vingt-cinq (25) dans la seule commune de Petit-Goâve, documente le RNDDH en s’appuyant sur le rapport du Secrétariat permanent de gestion des risques et désastres, publié le 3 novembre 2025.
Selon le bilan du Secrétariat permanent de gestion des risques et désastres, publié le 3 novembre 2025 et cité dans le rapport du RNDDH, treize (13) personnes sont portées disparues et vingt-et-une (21) sont blessées. Des milliers de maisons ont été inondées et/ou détruites, et près de deux mille (2,000) personnes se trouvent dans des abris provisoires.
Dans le département des Nippes, les communes de Petite-Rivière de Nippes, de Miragôane et de Paillant ont rudement été frappées par l’Ouragan Melissa. Au moins, cent-huit (108) familles recensées par le RNDDH ont perdu tout ce qu’elles possédaient, mentionne le rapport. À Jérémie, toutes les maisons qui se trouvaient à proximité de la mer ont été détruites, renchérit le document. À Castillon, la zone la plus frappée par l’Ouragan Melissa, selon le rapport, cent-quarante (140) personnes ont dû se réfugier dans les écoles communautaires.
D’après ce qui ressort encore du rapport, les dégâts infrastructurels causés ne sont pas négligeables. Dans la commune de Petit-Goâve, le débordement de la rivière La Digue a endommagé le pont et inondé les quartiers de La Digue et de Borne-Soldat. À Léon, dans le département de la Grand’Anse, certaines routes sont pratiquement coupées rendant impossible la circulation. Dans le Sud, à Roche-à-Bateaux, la route est coupée, isolant Tiburon du reste du département du Sud. Dans le département du Sud-Est, à Jacmel, la route de l’Amitié a été complètement détruite au niveau du Bassin Caïman. Des jardins ainsi que des plantations ont été totalement détruits. La plage Lakou Nouyòk a été détruite. Les routes principales assurant les liaisons Jacmel-Bainet, Bainet-Port-au-Prince et Jacmel-Port-au-Prince sont coupées. C’est le portrait que trace le rapport du RNDDH.
« Le RNDDH regrette cependant que les mesures préventives adoptées par les autorités en vue de réduire les impacts de l’Ouragan Melissa sur le pays n’aient consisté qu’en des actions de communication […] Les mesures préventives qui ont donc été adoptées n’étaient que cosmétiques et se sont révélées inadéquates, au vu des dégâts enregistrés », note le rapport. Il exige que les familles victimes par le passage de l’ouragan bénéficient des mêmes considérations que les victimes de l’attaque armée à l’hôpital général le 24 décembre 2024.





