Photo : Mikhaïl Metzel Kremlin via Associated Press

Sans surprise, ce dimanche 17 mars, Vladimir poutine vient d’être réélu président pour une troisième fois consécutive et une cinquième fois à la tête de la Russie, en obtenant 87.28 % des scrutins après le dépouillement de tous les Bureaux de Votes, selon les résultats actualisés publiés par la commission électorale. Ces élections se sont déroulées sur une période de trois jours du 15 au 17 mars 2024.

Poutine revient encore plus fort à la tête de la magistrature suprême de la Fédération de Russie avec un plus haut score des suffrages exprimés, soit 87.28 %. Son élection, sans observateurs internationaux, n’est pas incontestable au regard des pays de l’occident. Ils considèrent sa réélection comme une victoire sans concurrence réelle.

Qui sont les rivaux de Poutine aux élections russes de mars 2024

La course électorale en Russie ne comportait pas moins que 3 candidats. Il s’agit de :
Leonid Slutsky, ce nationaliste qui représente le Parti Libérale Démocrate, l’une des formations qui composent l’opposition parlementaire, est le premier à avoir vu sa candidature validée. Âgé de 55 ans, ce député préside aussi la commission des affaires étrangères de la Douma.

Nikolaï Kharitonov, âgé de 75 ans est le second candidat à voir sa candidature validée à la présidentielle russe de 2024. Il représente le Parti communiste Russe. Vielle figure de la vie politique Russe, il était déjà prétendant à la présidentielle en 2004. Député de la Douma depuis 1993.

Vladislav Davankov, homme d’affaires, est le dernier candidat à avoir fait campagne jusqu’au bout. Âgé de 39 ans, il est le plus jeune de cette présidentielle. Député de la Douma, et représentant du Parti Nouveau Peuple, avec sa candidature, il porte une vision plus libérale de l’économie et des affaires.

D’autres candidats ont fait campagne pour finalement se désister. C’est le cas de Sergueï Barbourine, président du parti nationaliste Union du peuple russe, qui a appelé à voter pour Vladimir Poutine, après avoir déposé ses signatures, puis retiré sa candidature.

Deux autres candidats ont été, eux, interdits de participer à l’élection. Il y a d’une part le libéral Boris Nadejdine. La Commission électorale centrale a justifié le rejet de son dossier en affirmant avoir trouvé des « irrégularités » parmi les listes de 105.000 signatures de soutien de citoyens russes à sa candidature.

D’autre part, Ekaterina Dountsova. Cette ancienne élue locale d’une petite ville de province, inconnue du plus grand nombre, se présentait sur son site internet comme « journaliste et juriste ». Sa candidature a été rejetée, la Commission invoquant des « erreurs dans des documents » soumis pour l’enregistrement de son dossier.

À rappeler que le principal opposant de Poutine, Alexeï Navalny est mort à 47 ans en prison un mois avant les élections soit le 16 février 2024, il purgeait une peine de dix-neuf ans pour extrémisme.

Des élections russes en terre ukrainienne ?

La Mission de surveillance des Droits de l’Homme des Nations Unies, fait état de l’imposition illégale de la citoyenneté et des lois russes dans les régions occupées et reconnues indépendantes par la Russie, il s’agit de Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporizhzhia. Cependant, il est à noter que le scrutin présidentiel russe a eu lieu dans ces régions.

Pour l’ONU, le scrutin russe dans les régions d’Ukraine « occupées » n’a pas de validité. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres et des dizaines d’Etats membres ont condamné vendredi la tenue présidentielle russe dans ces territoires ukrainiens occupés par la Russie.

Critique à l’égard de la présidentielle russe, Washington a déclaré ce lundi que le scrutin présidentiel russe qui a débouché sur la réélection de Vladimir Poutine, n’était pas libre et qu’il ne le féliciterait pas.

Vedant Patel, le porte-parole du Département d’Etat américain, a déclaré à la presse que c’était un processus incroyablement antidémocratique, et selon lui, il n’y aura probablement pas d’appel de félicitations de la part de la maison blanche.
Pour sa part, le chef de la diplomatie britannique, David Cameron a dénoncé la réélection de Poutine à la présidence russe comme montrant, « l’ampleur de la répression » en Russie, qui cherche à réduire au silence toute opposition à sa guerre illégale.

De son côté la ministre Allemande des affaires étrangères, Annalena Baerbock a dénoncé ce lundi une élection sans choix, concernant le scrutin présidentiel russe, selon elle, organiser de soi-disant élections dans certaines parties de l’Ukraine, de la Géorgie et de la Moldavie est contraire au droit international.
Pour sa part, le chef de la diplomatie Européenne Josep Borrell estime que la réélection de Vladimir Poutine à la présidence russe est basée sur la répression et l’intimidation.

Sous le feu des critiques de l’occident depuis après sa réélection dimanche, le Président Russe Vladimir Poutine a pris la Parole pour remercier le peuple russe de son soutien qui lui permet de rester au pouvoir jusqu’en 2030 et a dressé le portrait d’une Russie « consolidé » par sa victoire et qui ne se laissera pas « intimider » par ses adversaires.

Des félicitations au chef du Kremlin après sa réélection

Après sa réélection à la tête de la confédération de Russie, Vladimir Poutine a reçu les félicitations de plusieurs chefs d’États, c’est le cas du prince héritier d’Arabie Saoudite, du président de l’Algérie et l’émir du Qatar, de l’Iran et de la Chine, affirme sur Telegram l’agence officielle Russe Tass, en citant le Kremlin.

De son côté, le président Turc, Recep Tayyip Erdogan, a félicité ce lundi son homologue russe Vladimir Poutine, pour sa réélection et offert de nouveau sa médiation avec l’Ukraine, a annoncé la présidence.

Dans la même veine, le dirigeant de la Corée du Nord, Kim Jong-un, a félicité le président russe pour sa réélection et affirme que les Russes ont montré leur soutien intangible à Vladimir Poutine.

Le Premier ministre indien, Narendra Modi a lui aussi félicité Vladimir poutine pour sa réélection et s’engage à renforcer le partenariat stratégique entre l’Inde et la Russie.

Josias JOASSAIN