Photo : UNICEF/UN0772806
L’école est une fois de plus mise sur pause, elle est broyée par les mouvements anti-gouvernementaux orchestrés par la coalition des hommes armés qui hausse le ton dans la vie politique du pays. Depuis le 29 février, les institutions fonctionnent au ralenti ou ne fonctionnent plus à Port-au-Prince, notamment les écoles. Plus de trente (30) portes d’écoles sont fermées, a révélé la Fondation Zanmi Timoun plaidant pour le respect des droits des enfants particulièrement en temps de crise.
L’école doit attendre que les turbulences politiques se calment pour redémarrer ses activités paralysées par le mouvement des gangs depuis une vingtaine de jours. Trente (30) écoles ont été fermées en raison de la montée de la violence dans les zones de la région métropolitaine de Port-au-Prince, selon la Fondation Zanmi Timoun, dans une note parue le lundi 18 mars 2024. La fondation précise que depuis octobre 2022 plus d’une école sur quatre est restée fermée dans le pays.
Le collectif des Haïtiens défendant les Droits des enfants démunis a dénoncé lundi dernier l’attitude des groupes armés et « certains politiciens » à cibler les écoles et les actes de pillage et de rançonnage que subissent les établissements scolaires dans le contexte actuel. L’organisme de défense des droits des enfants appelle à une reconsidération de la vertu des institutions éducatives autrefois considérées comme des « lieux surs ». Elle interpelle entre autres les dirigeants pour entamer des actions « urgentes » en faveur des droits à l’éducation et à la protection des plus jeunes de la population.
« Ce qui constitue une violation du droit à l’éducation des enfants et des jeunes haïtiens » au regard de l’article 28 de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant signée et ratifiée par l’État haïtien et l’article 32 de la Constitution haïtienne de 1987», écrit la fondation, persistant que le droit à l’éducation est un droit fondamental et inviolable même en temps de crise.
Selon la note de presse, les établissements scolaires sont transformés en camp d’hébergement pour des déplacés internes. Faute de mieux, les écoles publiques sont les principales cibles des sinistrés fuyant la terreur des gangs dans les quartiers populaires. Ces écoles sont transformées en véritable chantier de survie où les familles luttent pour trouver de la place. Une situation qui non seulement aggrave la crise humanitaire, mais qui risque aussi de « compliquer davantage le retour en classe et d’augmenter le taux d’analphabétisme dans le pays. », avertit la Fondation Zanmi Timoun qui promeut une initiative consensuelle en vue de faciliter la reprise des activités scolaires le plus rapidement possible.
L’organisme de défense des droits des enfants appelle l’État haïtien à prendre des dispositions pour éviter que les enfants ne sombrent dans un cycle de privation de l’instruction.
Notons que pour pallier le retard sur le programme académique, beaucoup d’institutions recourent au système des cours en ligne, un système dont il est difficile de déterminer l’efficacité dans le contexte actuel en raison des coupures de courant électrique à grande échelle dûes aux actes de vandalisme et de sabotage qui ont ruiné des équipements et des documents de l’EDH à faire savoir le Service de Communication de l’institution dans une note publique parue la même journée du lundi 18 mars.