Dans un point de presse rendu ce jeudi 10 mars 2022, l’Association Médicale Haïtienne (AMH) exhorte le corps médical de suspendre leurs activités quotidiennes les lundi 14, mardi 15 et mercredi 16 mars de cette année pour protester contre le phénomène d’insécurité en Haïti.
Suite à l’enlèvement du gynécologue Michel D’Alexis ainsi que l’urologue Pierre Boncy, l’AMH ordonne tous les hôpitaux et cliniques de fermer leurs portes, en signe de protestation contre le rapt de ces derniers, survenu le mercredi 2 mars 2022 à la ruelle Berne, à l’intérieur même de leur clinique.
La présidente de l’Association Médicale Haïtienne, Carole Cadet Day, se dit préoccupée par la montée de l’insécurité en Haïti. Elle en a profité pour solliciter tous les autres secteurs à adopter de pareilles dispositions afin d’exiger les autorités compétentes à assumer leur responsabilité, pour que le fléau soit calmé dans ce pays.
En revanche, l’association Médicale Haïtienne demande au corps médical de mettre à la disposition des personnes en danger les services d’urgence de tous les hôpitaux de même que les cliniques.
Selon le vice-président de l’AMH, Osny Eugène, la base statistique des médecins en Haïti est très faible, elle est passée d’un médecin pour 15 000 habitants à 50 0000. Selon lui, dans quelques années la quantité du personnel médical se réduira encore plus, parce que les pays où les jeunes font leurs études leur octroient des prérogatives afin qu’ils puissent travailler dans de meilleures conditions.
«La majorité des jeunes qui ont quitté Haïti pour faire une étude en médecine dans un autre pays pourrait y résider après ses études, notamment la République Dominicaine, le Mexique, Cuba , entre autres », prévoit le vice-président de l’AMH.
Face à l’insécurité qui va crescendo dans le pays, aucun secteur n’est épargné. En signe de protestation, plusieurs secteurs touchés par l’insécurité ont observé un arrêt de travail comme c’était le cas de l’Université d’État d’Haïti le lundi 7 et mardi 8 mars 2022.