Les bandes armées qui opèrent au niveau de Canaan exigent aux chauffeurs de transport en commun de remplir un formulaire et de se procurer d’une carte de passage pour assurer le trafic sur la route nationale numéro 1, en contrepartie d’une somme d’argent payée.
Les chauffeurs doivent payer leurs droits d’accès au niveau de Canaan. Trois mille (3 000) gourdes est la somme que les conducteurs doivent verser pour chaque voyage, nous confie le responsable syndical de l’APCH, Méhu Changeux, ce mardi 14 fevrier 2023.
Il revient aux syndicats de chauffeurs du bas-Artibonite et du grand Nord de donner la somme collectée aux gangsters, tous les samedis, soit une somme de trois cent (300 000) gourdes.
Il n’est pas nouveau que les gangs armés perçoivent des péages provenant des chauffeurs de transport public. C’est le cas de la RN2 où les bandes armées de Martissant réclament de l’argent aux conducteurs. Maintenant, ils distribuent des formulaires d’inscription et distribuent des cartes d’accès. Ce qui signifie que leurs organisations se raffermissent davantage.
Pour Méhu Changeux, le principal responsable de cette situation c’est l’État car il est le détenteur du monopole de la violence légitime sur tout le territoire haitien. Le responsable de l’APCH déplore la quasi inexistence de celui-ci et profite pour exiger à l’État de prendre ses responsabilités.
Le syndicaliste poursuit pour dénoncer le contrôle total des gangs et fait savoir que les syndicalistes ne cautionnent pas la loi des gangs au niveau national. En conséquence, des chauffeurs envisagent des arrêts de travail pour protester contre cet état de fait.
La route nationale numéro 1 est devenue très dangereuse pour ceux qui la fréquentent car les gangs tuent, pillent et violent. Récemment, l’ancien sénateur de la république, Dieuseul Simon Desras a été victime d’une attaque armée sur cet axe routier.