Les enjeux du cancer du sein et les services médicaux en Haïti», c’est sous cette thématique que l’organisation des Jeunes Activistes Féministes d’Haïti (JAFH) a organisé une conférence le 02 mars 2024, à l’Alliance française de Jacmel. Les deux intervenantes : Etienne Myrabelle Agar et Kendarly Espady, médecins de statut, ont plaidé pour une prévention à grande échelle contre le cancer du sein dans le pays.
C’est sous le regard d’une assemblée très diversifiée et à forte présence féminine que les intervenantes, à tour de rôle, ont exposé durant près de deux heures sur le motif de l’activité : le cancer du sein.
Au centre des interventions, les deux médecins ont essayé d’apporter des éclaircissements sur le cancer du sein qui n’est pas forcément une maladie compliquée, mais de préférence une maladie qui peut être traitée si l’on prend en compte de très tôt les différents symptômes, soit en examinant soi-même ses seins régulièrement afin de voir si tout va bien ou du moins en se faisant dépister le plus tôt que possible.
Le cancer du sein, c’est quoi ?
Le médecin Etienne Myrabelle Agar a commencé par définir les termes et expressions comme le cancer qui est, selon elle, une maladie caractérisée par la multiplication d’une manière incontrôlable de cellules anormales qui détruisent les tissus du corps. Pour le cancer du sein, elle parle d’une maladie caractérisée par la croissance incontrôlée de cellules mammaires anormales qui forment alors des tumeurs.
Dans cette intervention, le médecin a apporté des précisions sur les quatre stades de développement du cancer du sein à savoir : le stade (I) ou précancéreux, à ce stade le cancer est à un niveau précoce et sans propagation de la tumeur aux tissus avoisinants ; le stade (II) correspond à une tumeur de moins de 2 cm dans un contexte de cancer invasif situé à l’intérieur du sein uniquement ; le stade (III) qui indique une tumeur de plus de 2 cm qui s’est étendue jusqu’aux ganglions correspond à un cancer localement avancé ; puis le stade (IV) désigne un cancer métastatique et avancé, ce stade qui est le plus élevé implique la propagation de cellules cancéreuses au niveau d’autres organes.
Elle s’accentue sur les facteurs pouvant entraîner l’apparition d’un cancer du sein et cite par exemple : la pollution de l’air, la consommation d’alcool, le tabac et surtout des facteurs génétiques et familiaux. Le cancer du sein selon l’intervenante ne touche pas que les femmes, mais aussi les hommes.
En ce qui concerne le traitement du cancer du sein, elle a précisé que le traitement peut faire appel à plusieurs domaines de la médecine notamment : l’oncologie, la chirurgie, la chimiothérapie, la radiothérapie… Tout en tenant compte de la biopsie qui est l’unique moyen de diagnostiquer le cancer du sein. Elle s’est aussi accentuée sur les stratégies de traitement comme la mastectomie, l’exérèse ou encore la reconstruction…
Le cancer du sein, une maladie qui bat son plein en Haïti
De son côté, le médecin Kendarly Espady a mis l’emphase sur les différentes données statistiques et se réfère aux travaux de médecin haïtien spécialiste en oncologie et de ceux du Ministère de la Santé Publique (MSPP) pour faire comprendre à quel point le cancer du sein est une maladie qui bat son plein en Haïti.
À travers les informations de la docteure, elle nous informe que le cancer du sein reste et demeure le cancer qui est le plus courant dans le monde entier et qu’en Haïti, le cancer du sein est la première cause de mortalité chez les femmes.
le cancer du sein reste et demeure le cancer qui est le plus courant dans le monde entier
Le cancer du sein puis le cancer de l’utérus sont les plus fréquents chez les femmes haïtiennes ; ces cancers font de plus en plus de victimes.
L’une des causes principales est que les gens se font diagnostiquer très tard et dans des centres non adaptés à leurs besoins.
Pour conclure, les deux intervenantes exhortent le public à ne pas hésiter à se rendre dans un centre spécialisé à cet effet pour se faire dépister et au cas où l’examen est positif, il faut croire aux traitements.
D’un autre côté, elles affirment que les autorités sanitaires doivent faire de ce fléau une priorité par rapport à l’évolution de la maladie et aussi par le fait qu’on vit un moment où la santé devient un luxe dans le pays.
Les intervenantes affirment qu’il est urgent que les membres de la population aillent se faire dépister le plus tôt que possible.
Douby SAINT GERMAIN