Après la lourde défaite 3-0 de la sélection haïtienne contre le Honduras le 13 octobre 2025, à Tegucigalpa, Sébastien Migné, le sélectionneur des Grenadiers, a réagi sur la déroute et les minces possibilités de qualification du groupe mené par Duckens Nazon.
Dans une vidéo publiée sur la page officielle de la Fédération Haïtienne de Football légendée comme étant « une interview avec le sélectionneur », Sébastien Migné répond aux questions d’un personnel de l’institution. Dans cette vidéo, le technicien français a abordé les différentes raisons de la défaite contre Los Catrachos et ce qu’il faut espérer pour une possible participation de la sélection nationale au prochain mondial.
L’analyse du match par Migné
D’après Migné, Haïti a vraiment engagé le match à la mi-temps. Entamer les matchs trop tard est devenu une mauvaise habitude chez les Grenadiers. Selon lui, c’était le cas contre le Costa Rica. Contre Los Tacos, Haïti a encaissé 2 buts à la mi-temps sans marquer. Ce match s’est soldé sous le score de 3-3 grâce à un triplé de Duckens Nazon rentré à la mi-temps. « On ne peut pas entamer les matchs dans la réaction », précise le sélectionneur.
« Une des qualités de Honduras, c’était de porter le combat sur l’agressivité. […] On s’est fait manger dans le domaine de l’agressivité », déclare le technicien français. Selon lui, pendant la première période du match, Haïti a perdu la bataille physique contre Honduras. Les Rouges et Bleues n’ont pas « été à la hauteur », accentue Migné.
Le Français pense que tactiquement Kervin Arriaga, passeur décisif sur le premier but du Honduras, au côté de Deybi Flores a nui au jeu haïtien. Les coéquipiers de Johnny Placide ont manqué d’agressivité offensivement et défensivement. Dans une défaite on pense à la défense, mais pour le technicien français il y a eu des situations où l’attaque n’a pas été « juste dans le dernier geste ». Haïti a manqué « ce petit supplément d’âme pour bousculer une équipe à domicile » et qui pis est : « une équipe de qualité ».
À la question s’il se sentait trahi par ses joueurs sur les 45 premières minutes, Sébastien Migné répond : « Je ne suis pas trahi par mes joueurs. […] Quand on joue, il y a un adversaire. Aujourd’hui, il a été plus fort que nous. […] On n’a pas su répondre présent ». Pour lui, le groupe est plutôt novice en sélection. Même les expériences des championnats européens ne garantissent pas un haut niveau en compétition nationale. En plus, il y a des joueurs qui viennent d’arriver et qui n’ont eu que deux ou trois sélections. « Force est de constater qu’on est encore en phase d’apprentissage », rappelle le sélectionneur.
À la mi-temps, il a fallu convaincre les joueurs que même à 3-0 ce n’est pas fini. Car une qualification « est un travail de longue haleine. On peut se qualifier au goal average ». Il fallait relever la tête comme contre le Costa Rica ». À la mi-temps, il a fait sortir deux joueurs. Il aurait pu en faire sortir plusieurs autres selon ses dires. Il cherchait de la consistance offensive sur le côté droit.
« On a plus ou moins atteint notre objectif »
L’entraîneur français précise qu’à la base l’objectif était de gagner « à minima » trois points pour cette fenêtre internationale. Il souligne que ces trois points ont été acquis à Managua, contre le Nicaragua, le 9 octobre dernier. La sélection haïtienne est donc « condamnée à faire carton plein ».
Les Grenadiers sont dans le groupe C. Après 4 matchs, Haïti est troisième avec cinq points devant Nicaragua et derrière Honduras et le Costa Rica. La sélection nationale espère déjà, selon Migné, passer par la « voie des barrages » pour arriver au mondial 2026.
Pour Migné, nous devrions nous contenter de la troisième place car selon lui : « un an et demi de cela, au début de cette aventure, si on nous avait dit que lors des dernières journées, l’avant dernière journée, on serait en position de jouer les barrages, on aurait signé ».
L’avenir de la sélection passera par la résilience
Pour le directeur technique, « Haïti doit maintenant passer à d’autres choses , se remettre en question après la défaite, essayer de rectifier certaines choses et bien bosser sur les matchs à venir […] Pour une nation comme Haïti, si on rêve d’une qualification au mondial, il va falloir faire preuve de résilience ». Haïti n’est pas la meilleure équipe de la zone mais elle n’est pas la plus mauvaise aussi. Donc, « il faut relativiser, ne pas s’affoler et se remettre au travail ».
Il croit qu’il faudra « répondre au combat que requiert une rencontre internationale pour aller à la coupe du monde. Le Costa Rica est une nation 40ème mondiale. Ce n’est pas rien. On n’a absolument rien à perdre ». Il faudra faire un exploit.
Haïti peut encore rêver
Malgré la correction infligée par Honduras (3-0), Haïti entrevoit quand même la possibilité de participer à la coupe du monde 2026, un demi-siècle plus tard, soit 52 ans après sa dernière qualification.
Certes, cette défaite complique le parcours mais Haïti peut encore rêver de ce mondial. Haïti occupe désormais la 3ème place suite à la victoire du Costa Rica 4 buts à 1 face au Nicaragua. À trois points du leader actuel, la situation est délicate mais tout reste possible.
Pour espérer une qualification, la sélection devrait remporter impérativement les 2 prochains matchs et compter sur au moins une défaite par 3 buts d’écart du Honduras.