L’AIDH dans son rapport annuel sur la situation générale des Droits Humains en Haïti pour la période de janvier à décembre 2021 fait état d’au moins 893 personnes assassinées dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, dont 443 par balles et 29 à l’arme blanche.

L’institution policière n’est pas épargnée de cette montée de la violence dans la capitale. Au moins 50 policiers ont été assassinés l’année dernière.

Le phénomène du kidnapping qui ne cesse d’appauvrir les familles et de terrifier la population est galopant. De janvier à novembre 2021, l’AIDH recense sur une base informelle 949 enlèvement, soit 489 cas de kidnapping de plus que ce que révèlent les sources policières.

Le nombre de femmes et enfants enlevés de janvier à aout a dépassé les chiffres de l’année 2020. « Selon les estimations de l’Unicef basées sur des sources officielles, soixante-onze (71) femmes et trente (30) enfants ont déjà été enlevés au cours des huit (8) premiers mois de l’année 2021, contre cinquante-neuf (59) femmes et trente-sept (37) enfants en 2020 », rapporte l’AIDH.

Selon les rapporteurs, les actes de violence à l’égard des enfants et leurs mères ont des conséquences durables. « Pour les parents et les enfants enlevés, la captivité provoque toujours un traumatisme après avoir été témoins des humiliations, des menaces et, dans certains cas, des violences subies par les victimes ».

Ils dénoncent les autorités haïtiennes qui ne prennent pas leurs responsabilités pour combattre l’insécurité dans le pays :

« Haïti est mis à genoux par ces gangs armés, qui tuent, enlèvent, séquestrent, violent, agressent et pillent, sous les yeux des autorités qui montrent, chaque jour, leur incapacité à freiner le banditisme dans le pays. »

Outre le kidnapping et la toute-puissance des gangs armés, l’organisation met l’emphase sur la violation des droits civils dans le milieu carcéral. En septembre 2021, 9 236 détenus sur 11 250 étaient en attente de jugement alors que, seulement 2 014 sont condamnés. L’AIDH dénombre prisonniers décédés au cours de la période 2017-2020.

« Des personnes privées de liberté sont gardées en prison dans des conditions inacceptables. Leurs droits à la vie, à la santé, à l’alimentation garantis par les Règlements Internes des Etablissements Pénitentiaires et les Règles Minima pour le traitement des détenus ont été constamment violés. » rapportent-ils

Le rapport est un moyen pour l’AIDH d’attirer l’attention du gouvernement sur la situation d’insécurité accablante du pays et les nombreuses violations des droits humains. Parmi les nombreuses recommandations, l’AIDH exige l’assainissement de l’institution policière afin de trouver la confiance de la population. Ils demandent également au gouvernement de prendre des mesures nécessaires afin de réduire la surpopulation carcérale.