Les migrants haïtiens en situation irrégulière en République dominicaine risquent d’être rapatriés massivement par les autorités dominicaines d’ici le début de l’année 2022.

Depuis quelque temps, les autorités dominicaines rapatrient par milliers des haïtiens se trouvant sur leur territoire. Des rapatriements entachés la plupart du temps de brutalités, de matraquages et de viols.

Seulement au cours du mois de septembre de l’année en cours, 27 milles 792 haïtiens ont été renvoyés dans le pays selon un rapport du Groupe d’appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR). Des chiffres qui pourraient augmenter massivement à partir du début de l’année prochaine selon les autorités dominicaines.

Dans la nuit du 21 octobre, sans crier gare, des militaires dominicains ont pénétré dans un club où se tenait une activité culturelle, ont identifié et ont mis la main au collet des haïtiens qui y assistaient. Ils les empilent dans un bus, éventuellement pour les renvoyer en Haïti. Un peu plus de 2 mois avant cela, cette même scène a été produite, cette fois sur une plage, en pleine nuit.

Contrairement aux normes, ce sont des militaires dominicains qui se chargent de rapatrier les haïtiens. Ils les maltraitent et les humilient, ce que déplore le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) qui appelle au respect du protocole signé par les deux pays concernant les mécanismes de rapatriement. Il s’agit d’une opération déclenchée par le gouvernement dominicain contre les Haïtiens, dit-il, qui sont en situation irrégulière.

Pour couronner le tout, un ultimatum de 3 mois a été lancé aux migrants pour régulariser leur situation dans le pays, en cas contraire, ils seront rapatriés massivement au début de l’année 2022.

Outre le risque de rapatriement en nombre, l’application de cette mesure mettra au chômage une quantité considérable de migrants. Car, il a été formellement interdit aux entreprises d’embaucher des travailleurs en situation irrégulière.

Ainsi, dans une note commune, le Groupe d’appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR), le Service Jésuite aux Migrants (SJM-Haïti), et le Réseau Frontalier Jeannot Succès (RFJS) invitent l’État Haïtien à entrer en discussion avec son homologue dominicain dans le but de trouver un moyen de régulariser la situation des migrants haïtiens dans le délai fixé par les autorités dominicaines.

À l’heure actuelle, environ 500 milles migrants haïtiens se trouvent en République Dominicaine. Plus de 50% des ouvriers des bâtiment et des travailleurs dans le secteur agricole dans ce pays sont Haïtiens selon des chiffres cités par GARR.