Le gouvernement haïtien prolonge pour un mois l’état d’urgence dans l’Ouest du pays à partir de ce jeudi 7 mars jusqu’au mercredi 3 avril 2024, selon un communiqué de la Primature portant la signature de Patrick Michel Boivert. Il décrète aussi le prolongement du couvre-feu allant du 7 au 10 mars, de 8 heures du soir à 5 heures du matin.
Suite à un arrêté du 6 mars 2024, à titre de Premier ministre a.i, Patrick Michel Boivert annonce le prolongement de l’état d’urgence et du couvre-feu « sur toute l’étendue du département de l’Ouest pour une période d’un mois, allant du jeudi sept (7) mars au mercredi trois (3) avril 2024, et afin de rétablir l’ordre et de prendre les mesures appropriées aux fins de reprendre le contrôle de la situation.»
Dans ce même communiqué, le Premier ministre a.i indique l’interdiction de manifestations sur la voie publique durant la période de l’État d’urgence.
Seulement certains acteurs clés sont épargnés de cette mesure gouvernementale « Cette mesure ne s’applique pas aux agents de la force publique en service, aux pompiers, aux ambulanciers, aux personnels de santé et aux journalistes dûment identifiés. », selon le communiqué.
Il est clairement exprimé aux forces de l’ordre de faire respecter cette mesure « les forces de l’ordre ont reçu l’ordre d’user de tous les moyens légaux à leur disposition en vue de faire respecter le couvre-feu et d’appréhender tous les contrevenants.»
Couvre-feu, pour qui ?
Plus 24 heures après les attaques coordonnées des groupes armés dans la capitale et dans ses environs et la grande évasion de la prison civile de Port-au-Prince et de la Croix-des-Bouquets dans la nuit du 2 et 3 mars; l’attaque de l’aéroport Toussaint Louverture, l’atteinte physique des policiers, le gouvernement a décrété l’état d’urgence et un couvre-feu sur une période de 72 heures.
Le couvre-feu en référence à cet état d’urgence ainsi que son prolongement suscitent le questionnement sur les principaux concernés par ce couvre-feu et son effet immédiat.
Après l’affaissement total de toutes les instances étatiques, les groupes armés ne cessent de montrer leur force. Dans la soirée du 6 mars, les groupes armés ont incendié le sous-commissariat du marché Salomon, à l’heure du couvre-feu. Les groupes armés continuent à mener leurs actions comme bon leur semble malgré l’état d’urgence.